Allaiter diminue le risque de cancer du sein (pour la femme qui allaite, pas pour son enfant) et cette diminution est d’autant plus forte que la durée cumulée d’allaitement est longue.
Impact de l’allaitement sur le risque de cancer
L’allaitement diminue le risque de cancer du sein (pour la femme qui allaite, pas pour son enfant). Cette diminution du risque de cancer du sein est d’autant plus forte que la durée cumulée d’allaitement est longue (cumulée, c’est-à-dire que l’on additionne la durée de l’allaitement pour tous les enfants de la femme considérée). L’allaitement n’a pas d’impact sur les autres types de cancer.
Comprendre les mécanismes de protection
On quantifie la diminution du risque de cancer du sein avec l’allaitement en fonction de sa durée cumulée. Cette notion désigne la somme des périodes passées à allaiter l’ensemble des enfants d’une femme. Ainsi, en terme de diminution de risque, une femme ayant allaité un seul enfant pendant un an aura la même diminution de risque qu’une femme ayant allaité deux enfants pendant 6 mois chacun. La durée cumulée d’allaitement est pour cet exemple de 12 mois.
Sous cet angle de vue, on évalue une diminution du risque de cancer du sein de l’ordre de 4-5% pour une durée cumulée de 12 mois. Une femme allaitant son (ses) enfant(s) pendant une durée totale de 18 mois verra son risque de cancer du sein diminuer d’environ 6-7%.
Avant la première grossesse à terme, les cellules mammaires ne sont pas encore différenciées. On entend par ce terme que leur rôle définitif n’est pas encore déterminé. Elles sont proches à ce stade de cellules souches instables et plus fragiles. Quand une première grossesse est menée à terme, la différenciation des cellules mammaires s’effectue. Les cellules mammaires se stabilisent en acquérant leur fonction finale et sont moins enclines à subir des mutations génétiques pouvant aboutir à une cancérisation des cellules.
La lactation se superpose à ce phénomène et agit selon plusieurs mécanismes possibles :
- elle complète la différenciation des cellules mammaires ;
- elle diminue l’imprégnation œstrogénique aussi longtemps que dure l’allaitement ;
- elle permettrait l’évacuation de cancérogènes présents dans les cellules mammaires.
C’est probablement le deuxième mécanisme qui explique le mieux l’impact de l’allaitement sur le risque de cancer du sein. En effet, l’imprégnation hormonale et spécifiquement œstrogénique que vit une femme au cours de sa vie (entre la puberté et la ménopause) conditionne en partie son risque de cancer du sein. Plus l’imprégnation œstrogénique est importante, plus le risque de cancer du sein augmente. Inversement, plus cette imprégnation est réduite, moins le risque est important. Les grossesses représentent des périodes de diminution de l’imprégnation œstrogénique. Cette
diminution est maintenue pendant l’allaitement.
Sources
– E-cancer
– Bernier MO, Plu-Bureau G, Bossard N, Ayzac L, Thalabard JC. Breastfeeding and risk of breast cancer: a metaanalysis of published studies. Hum Reprod Update. 2000;6(4):374-86.
– Collaborative Group on Hormonal Factors in Breast Cancer. Breast cancer and breastfeeding: collaborative reanalysis of individual data from 47 epidemiological studies in 30 countries, including 50302 women with breast cancer and 96973 women without the disease. Lancet. 2002;360(9328):187-95.
http://www.e-cancer.fr/v1 – Institut National Du Cancer / National Cancer Institute Powered by Mambo Generated: 27 October, 2008, 10:51
– Helewa M, Levesque P, Provencher D, Lea RH, Rosolowich V, Shapiro HM; Comité sur les Maladies du Sein, Comité Exécutif et Conseil des Obstétriciens et Gynécologues du Canada. Cancer du sein, Grossesse et Allaitement. J Obstet Gynaecol Can. 2002;24(2):164-80